L’histoire de l’intelligence artificielle

Corinne Briche

L’intelligence artificielle, ou IA, fait aujourd’hui partie du quotidien de nombreuses personnes, que ce soit à travers les assistants vocaux, les chatbots, les systèmes de recommandation ou les voitures autonomes. 

Pourtant, l’histoire de l’IA remonte à plusieurs décennies. Elle fut marquée par des avancées fulgurantes, des périodes de stagnation et des controverses éthiques. Cette histoire fascinante reflète les aspirations et les limites de la recherche scientifique, ainsi que les enjeux sociétaux liés à la création d’entités artificielles dotées d’une certaine forme d’intelligence. 

Cet article retrace les grandes étapes de l’histoire de l’IA, de ses origines jusqu’à nos jours, en mettant en avant les événements marquants et les personnalités importantes liées à l’IA. En dernier lieu, il évoquera les perspectives d’avenir de l’IA.

Définition de l’intelligence artificielle

L’intelligence artificielle, ou IA, est devenue un sujet majeur dans le monde technologique moderne. Elle désigne la capacité de machines ou de logiciels à imiter les fonctions cognitives humaines, telles que la perception, le raisonnement, le langage ou l’apprentissage. 

L’IA est utilisée dans de nombreux domaines, tels que la médecine, la finance, la fabrication, la sécurité, les transports, la recherche scientifique et bien plus encore.

Bien que l’IA soit souvent considérée comme une innovation récente, ses origines remontent à plusieurs décennies. 

Les prémices de l’IA (1950-1960)

Les débuts de la recherche sur l’IA

Dans les années 1950 et 1960, les débuts de la recherche en intelligence artificielle ont été marqués par un optimisme débordant. Les chercheurs de l’époque étaient convaincus qu’il était possible de créer des machines capables de simuler l’intelligence humaine. Les premières expérimentations portaient principalement sur des problèmes de logique, tels que le fameux « jeu de la vie » de John Horton Conway, un mathématicien britannique.

Les travaux de Turing et de McCarthy

Les travaux d’Alan Turing et de John McCarthy ont eu une influence majeure sur le développement de l’intelligence artificielle. Alan Turing, qui est souvent considéré comme le « père de l’informatique », a posé les bases théoriques de l’IA dès les années 1940. Il a notamment proposé le « test de Turing », qui consiste à évaluer la capacité d’une machine à imiter l’intelligence humaine. Cette idée a conduit à des avancées importantes dans le domaine de la reconnaissance vocale et de la compréhension du langage naturel.

John McCarthy, quant à lui, est le fondateur du laboratoire d’IA du MIT et le créateur du langage de programmation LISP. Dans les années 1950 et 1960, il a travaillé sur la logique symbolique et a développé les premiers algorithmes d’apprentissage automatique. Il a également inventé le concept d’ « intelligence artificielle forte », qui désigne une intelligence capable de raisonner et de prendre des décisions comme un être humain.

Les travaux de Turing et de McCarthy ont jeté les bases de l’intelligence artificielle moderne et ont inspiré de nombreux chercheurs à explorer les possibilités de l’IA. Bien que leurs approches et leurs visions de l’IA aient été différentes, leur contribution au domaine de l’IA a été déterminante et continue d’inspirer les chercheurs et les ingénieurs d’aujourd’hui.

Les premiers programmes informatiques

Les années 1950 et 1960 ont vu les premiers programmes informatiques développés dans le cadre de la recherche en intelligence artificielle. Parmi les plus célèbres, on peut citer le « General Problem Solver » (GPS), développé par les chercheurs Allen Newell et Herbert A. Simon. Ce programme utilisait des règles logiques pour résoudre des problèmes complexes, tels que des puzzles de logique ou des jeux de stratégie.

Un autre programme important de l’époque est « ELIZA », développé par Joseph Weizenbaum, un informaticien germano-américain, en 1966. ELIZA était un programme de « thérapie » qui simule une conversation avec un patient. Il a été conçu pour imiter le langage d’un psychothérapeute et pouvait répondre à des questions simples sur les problèmes émotionnels du patient. ELIZA a suscité un grand intérêt de la part du public et a même été utilisé par certains patients qui croyaient qu’ils parlaient avec un véritable thérapeute.

Ces premiers programmes informatiques ont ouvert la voie à des développements ultérieurs dans le domaine de l’intelligence artificielle. Ils ont permis aux chercheurs d’explorer de nouveaux domaines de l’IA, tels que la compréhension du langage naturel et la résolution de problèmes complexes. Aujourd’hui, ces premiers programmes sont considérés comme des pierres angulaires de l’histoire de l’IA, qui ont contribué à jeter les bases de l’IA moderne.

L’âge d’or de l’IA (1960-1970)

Les progrès fulgurants de l’IA

Dans les années 1960 et 1970, les chercheurs ont continué à explorer les possibilités de l’intelligence artificielle, en développant de nouveaux algorithmes et en testant de nouvelles applications. Les années 1960 ont vu la naissance du champ de la vision par ordinateur, qui vise à permettre aux machines de « voir » et de comprendre des images. Dans ce domaine, les chercheurs ont développé des techniques de reconnaissance de formes et de reconnaissance d’objets, qui ont conduit à des applications pratiques telles que la lecture automatique de plaques d’immatriculation ou la reconnaissance faciale.

Dans les années 1970, les chercheurs ont travaillé sur des systèmes d’expertise, qui étaient des programmes conçus pour imiter l’expertise humaine dans des domaines spécifiques tels que la médecine ou l’ingénierie. Ces systèmes ont été utilisés pour résoudre des problèmes complexes et pour prendre des décisions en temps réel. De plus, les chercheurs ont continué à travailler sur la compréhension du langage naturel, qui est l’un des défis majeurs de l’intelligence artificielle.

Les progrès réalisés dans les années 1960 et 1970 ont permis à l’IA de se développer et de mûrir en tant que domaine de recherche. Les chercheurs ont commencé à comprendre les limites de l’IA et ont commencé à explorer de nouvelles approches, telles que les réseaux de neurones et les systèmes experts, qui ont conduit à des avancées significatives dans les décennies suivantes.

Les premiers chatbots

Les années 1960 et 1970 ont été marqués par les premiers chatbots, des programmes informatiques conçus pour simuler une conversation avec un utilisateur. L’un des premiers chatbots connus est « ELIZA », développé par Joseph Weizenbaum en 1966, qui était un programme de « thérapie » qui simulait une conversation avec un patient. ELIZA a utilisé des techniques de transformation de phrases pour répondre à des questions simples sur les problèmes émotionnels du patient.

Dans les années 1970, les chercheurs ont continué à travailler sur les chatbots, notamment sur les chatbots basés sur des règles. L’un des exemples les plus célèbres est « PARRY », développé par Kenneth Colby en 1972. PARRY était un programme informatique conçu pour simuler un patient atteint de schizophrénie. Le programme a utilisé des règles et des techniques de traitement du langage naturel pour imiter le discours d’une personne atteinte de schizophrénie, et les chercheurs ont utilisé le programme pour étudier le comportement humain dans les conversations thérapeutiques.

Bien que les chatbots des années 1960 et 1970 étaient relativement rudimentaires par rapport aux chatbots modernes, ils ont ouvert la voie à des développements ultérieurs dans le domaine de l’IA conversationnelle. Aujourd’hui, les chatbots sont utilisés dans de nombreuses applications, telles que le service client, la gestion des commandes et la résolution de problèmes techniques, et ils sont devenus un élément clé de l’IA moderne.

L'histoire de l’intelligence artificielle

La découverte des réseaux neuronaux

Dans les années 1960, le mathématicien Frank Rosenblatt a développé un type de réseau neuronal appelé « perceptron », qui était capable de reconnaître des formes dans des images. Le perceptron était conçu pour simuler le fonctionnement des neurones biologiques dans le cerveau, en utilisant des algorithmes pour ajuster les poids des connexions entre les neurones.

Le perceptron a été utilisé pour des applications pratiques, telles que la reconnaissance de caractères, mais il est rapidement devenu évident que sa capacité était limitée. En 1969, le mathématicien Marvin Minsky et le spécialiste de l’IA Seymour Papert ont publié un livre intitulé « Perceptrons », qui a montré les limites du perceptron pour résoudre des problèmes complexes.

Cependant, dans les années 1980, les réseaux neuronaux ont connu un renouveau avec l’introduction de nouvelles architectures et algorithmes. L’un des plus importants a été le « réseau de neurones à propagation arrière », qui permettait aux réseaux neuronaux de s’entraîner en utilisant des données d’exemples. Cette méthode a permis aux réseaux neuronaux de devenir beaucoup plus efficaces dans des tâches telles que la reconnaissance de la parole, la reconnaissance d’images et la prédiction de séries temporelles.

Aujourd’hui, les réseaux neuronaux sont l’un des outils les plus importants de l’IA, et ils sont utilisés dans de nombreuses applications, telles que les systèmes de recommandation, les voitures autonomes et la reconnaissance vocale. La découverte des réseaux neuronaux dans les années 1960 et 1970 a donc été un tournant majeur dans l’histoire de l’IA, ouvrant la voie à des développements fondamentaux dans les décennies suivantes.

L’IA en crise (1970-1990)

Les limites de l’IA traditionnelle

Dans les années 1970 et 1980, l’enthousiasme initial pour l’IA s’est estompé. Les premiers espoirs et attentes que les machines puissent facilement reproduire l’intelligence humaine s’étaient avérés excessifs. L’IA traditionnelle, basée sur des règles et des connaissances spécifiques, avait des limites considérables. Les programmes étaient souvent très spécialisés, ne fonctionnant que pour des tâches spécifiques, et ne pouvaient pas s’adapter facilement à de nouvelles situations. De plus, l’IA traditionnelle avait besoin d’une quantité considérable de données et de connaissances préalables pour fonctionner correctement.

En 1984, l’un des principaux pionniers de l’IA, Edward Feigenbaum, a déclaré que l’IA avait « rencontré un mur ». Les chercheurs en IA se sont rendus compte que les méthodes traditionnelles n’étaient pas suffisantes pour créer des systèmes capables de traiter l’information de manière autonome. Leur approche ne pouvait pas gérer les incertitudes et les ambiguïtés inhérentes à la vie réelle. En conséquence, l’IA a connu une période de stagnation, connue sous le nom de « crise de l’IA ».

Cette crise a cependant encouragé les chercheurs à explorer de nouvelles méthodes d’IA, notamment les réseaux neuronaux et l’apprentissage automatique. Ces méthodes ont permis de construire des systèmes d’IA capables de s’adapter à de nouvelles situations et de tirer des conclusions à partir de données non structurées. Ainsi, la crise de l’IA a finalement conduit à un renouveau dans la recherche et à de nouveaux progrès importants dans le domaine.

Le développement de la logique floue

La logique floue est une méthode de raisonnement qui permet de manipuler des concepts vagues et incertains. Contrairement à la logique traditionnelle qui utilise des valeurs binaires (vrai/faux), la logique floue utilise des valeurs continues, appelées degrés d’appartenance, pour représenter la probabilité qu’un élément appartient à un ensemble. Cela permet de traiter des situations dans lesquelles les données sont imprécises ou ambiguës, comme c’est souvent le cas dans le monde réel.

La logique floue a des applications dans de nombreux domaines, notamment la robotique, la reconnaissance de formes, le traitement du langage naturel, la gestion de l’énergie et la commande des systèmes industriels. Elle a permis de développer des systèmes d’IA plus flexibles et plus tolérants aux imprécisions et aux variations dans les données.

La logique floue a suscité des débats et des controverses, certains la considérant comme une approche non scientifique et d’autres la considérant comme une extension naturelle de la logique traditionnelle. Quoi qu’il en soit, la logique floue a eu un impact important sur le développement de l’IA et a ouvert la voie à de nouvelles approches pour résoudre les problèmes complexes.

Le rôle de la cybernétique

La cybernétique a eu une influence significative sur le développement de l’IA, en particulier dans les domaines de la perception et de l’apprentissage. Les scientifiques se sont inspirés de la théorie de la rétroaction (feedback) pour développer des algorithmes d’apprentissage automatique qui permettent aux machines d’ajuster leur comportement en fonction de leur environnement.

L’un des pionniers de la cybernétique est Norbert Wiener, un mathématicien américain qui a développé la théorie du contrôle automatique dans les années 1940. Wiener a également introduit le concept de rétroaction négative, qui permet de maintenir un système à un état stable en corrigeant les écarts par rapport à un objectif prédéfini. Ce concept a été appliqué à la conception de systèmes de contrôle pour les robots et les ordinateurs.

La cybernétique a également joué un rôle important dans le développement des réseaux de neurones artificiels, une approche de l’IA qui imite le fonctionnement du cerveau humain. Les réseaux de neurones utilisent des algorithmes d’apprentissage basés sur des données pour ajuster les connexions entre les neurones artificiels, permettant ainsi aux machines d’apprendre à partir de l’expérience.

En résumé, la cybernétique a apporté des concepts clés et des méthodes de modélisation pour le développement de l’IA, en particulier dans les domaines de la perception, de l’apprentissage et de la prise de décision. Son influence se fait encore sentir dans les développements actuels en matière d’IA, tels que l’apprentissage automatique et les réseaux de neurones artificiels.

L’IA contemporaine (1990-2020)

Les avancées en matière de réseaux neuronaux

Dans les années 1990, les réseaux neuronaux ont connu un regain d’intérêt après une période de stagnation dans les années 1980. Les scientifiques ont développé de nouvelles architectures de réseaux neuronaux, telles que les réseaux de neurones convolutifs, qui sont devenus très populaires pour la reconnaissance d’images. Ces réseaux ont permis des améliorations significatives dans des domaines tels que la reconnaissance faciale, la reconnaissance de caractères et la vision par ordinateur.

Les années 2000 ont vu une croissance exponentielle de l’IA, alimentée par l’augmentation de la puissance de calcul, la disponibilité de données massives et l’innovation en matière d’algorithmes d’apprentissage automatique. Cette croissance a été soutenue par l’avènement de l’apprentissage profond, une approche de l’IA basée sur des réseaux neuronaux profonds à plusieurs couches.

Depuis lors, les réseaux neuronaux ont été utilisés pour résoudre une variété de problèmes complexes, allant de la reconnaissance vocale à la traduction automatique, en passant par les voitures autonomes. Les réseaux neuronaux ont également été utilisés pour développer des assistants virtuels intelligents, tels que Siri d’Apple, Alexa d’Amazon et Google Assistant, qui peuvent comprendre et répondre aux requêtes vocales des utilisateurs.

Ces dernières années, les réseaux neuronaux ont continué à évoluer rapidement grâce à l’innovation en matière d’architecture, d’algorithmes et de matériel informatique. Par exemple, les réseaux de neurones récurrents, qui peuvent traiter des séquences de données, ont permis des avancées significatives en matière de traduction automatique et de reconnaissance de la parole. Les réseaux neuronaux adversaires, qui utilisent deux réseaux neuronaux pour s’affronter dans un jeu de « cat and mouse », ont permis des avancées manifestes en matière de génération d’images et de synthèse de voix.

Les applications de l’IA dans la vie courante

Dans les années 90, la reconnaissance vocale et la traduction automatique étaient des avancées importantes qui ont changé la manière dont les utilisateurs interagissent avec les ordinateurs et les appareils mobiles. L’arrivée d’assistants personnels tels que Siri, Google Assistant et Alexa a ouvert la voie à une multitude de fonctionnalités telles que

  • les rappels de rendez-vous,
  • les commandes de musique, 
  • les réponses à des questions,
  • la navigation,
  • les appels vidéo, 
  • la commande vocale de dispositifs connectés (domotique).

Aujourd’hui, l’IA est utilisée dans divers domaines tels que la médecine, la finance, la gestion des ressources humaines, la sécurité, la conduite autonome et la reconnaissance d’images, pour n’en citer que quelques-uns. D’ailleurs, même en webmarketing, on constate l’étendue des possibilités d’utiliser l’IA. Une agence SEO peut, par exemple, utiliser l’IA pour analyser et traiter de grandes quantités de données afin d’optimiser les stratégies de référencement naturel de manière plus efficace et précise.

En somme, l’IA a déjà transformé de nombreux aspects de la vie moderne et sa capacité à apporter des solutions innovantes à des problèmes complexes n’a de cesse de croître.

Conclusion

En conclusion, l’histoire de l’IA est marquée par de nombreuses étapes clés qui ont conduit à la création de technologies révolutionnaires. Depuis les premiers travaux de Turing et de McCarthy dans les années 50 et 60, en passant par les premiers chatbots, les réseaux neuronaux et la logique floue dans les années 70 et 80, jusqu’aux récentes avancées en matière de deep learning et de réseaux de neurones convolutifs, l’IA a connu une évolution spectaculaire au fil des décennies. Aujourd’hui, l’IA est devenue omniprésente dans notre vie quotidienne et elle est en train de transformer le monde dans lequel nous vivons. 

Bien que les défis restent nombreux, notamment en termes de réglementation et d’éthique, il est clair que l’IA est destinée à jouer un rôle majeur dans l’avenir de l’humanité, grâce à des applications dans des domaines tels que la santé, l’énergie, la mobilité, l’environnement et la sécurité. Les possibilités de l’IA sont infinies, et il est passionnant de penser aux avancées futures qui seront réalisées grâce à cette technologie, en constante évolution.

Corinne Briche

15 ans d’expérience SEO Corinne est à la direction d’une vingtaine de personnes. Elle supervise l’ensemble des projet SEO de 99digital, elle organise les formations et forme les consultants.

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