J-7, le compte à rebours est lancé. Ce dimanche 10 avril 2022, les Français sont appelés à se rendre aux urnes pour le premier tour des élections présidentielles. Dans la course, douze candidats, douze programmes et douze manières différentes de voir et d’envisager la France. Bien évidemment, comme à chaque fois, le pouvoir d’achat, l’immigration, les retraites et l’écologie sont au cœur des débats. Cependant, l’échiquier politique est vaste et les propositions ne manquent pas lorsqu’il s’agit de convaincre le peuple d’adhérer à un programme pour le futur. En parlant de futur, celui-ci sera sans nul doute ancré dans le digital. De ce fait, à quelques exceptions près, tous les candidats mettent un point d’honneur à investir dans les nouvelles technologies tout en tentant de repenser le monde 2.0. Acteur de ce nouveau monde, 99digital s’est penché sur le programme des candidats afin de mettre en lumière les propositions digitales inscrites dans leurs argumentaires d’ascension à la présidentielle 2022.
Préambule
Avant toute chose, nous tenons à préciser que la liste des propositions rattachée à chaque candidat n’est pas exhaustive*. Après lecture des programmes, nous avons sélectionné de manière subjective, les propositions les plus pertinentes aux regards de nos activités. Nous avons également tenu à diversifier les propositions afin que chaque candidat soit rattaché à une proposition, à une idée différente. La vocation de cet article est plus informative que politique.
Une élection présidentielle placée sous le signe du digital
Nicolas Dupont-Aignan
Dans son programme, Nicolas Dupont-Aignan, le candidat de “Debout la France”, prévoit (entre autres) un apprentissage du numérique en deux temps. Premièrement, il souhaite réduire / supprimer l’apprentissage via les écrans durant toute la durée du primaire. L’objectif, se focaliser sur l’échange entre les enseignants et les élèves. Cependant, son programme mentionne aussi, une lutte contre la précarité numérique. Il souhaite que tous les Français puissent bénéficier du matériel et d’une formation essentielle pour l’usage des outils numériques.
Anne Hidalgo
Si elle est élue président de la République, la candidate du Parti socialiste promet la création d’un label numérique écologique et exigeant. Elle souhaite s’adapter aux grandes mutations technologiques en mettant tout en œuvre pour lutter en même temps, contre le réchauffement climatique mais aussi en permettant l’accès au digital à une population vieillissante. Quoi qu’il en soit, l’odyssée numérique d’Anne Hidalgo se fera en communion avec l’Union européenne.
Yannick Jadot
Candidat écologiste à la présidence de la République, Yannick Jadot ne néglige pas, dans son programme, l’importance de l’industrie numérique. Désireux de se servir des nouvelles technologies pour permettre la transition écologique de la France, il entend entrer dans la sobriété numérique en créant une “Taxe Google” qui servira à financer de nouveaux projets notamment culturels et écologiques dans les milieux du numérique. Dans son viseur, les GAFAM dont il exige plus de transparence et ce notamment, en renforçant le pouvoir de la CNIL.
Jean Lassalle
Dans les médias, Jean Lassalle est surnommé : “l’homme de la ruralité”. Lui-même issu des territoires ruraux, il souhaite à travers son programme offrir l’accès à la 4G et à la fibre optique partout et pour tous. En France, même si elles se réduisent avec le temps, les zones blanches sont encore nombreuses et handicapantes pour toute une partie de la population, c’est ce contre quoi Jean Lasalle souhaite œuvrer.
Marine Le Pen
Réduire l’empire des GAFAM, voici la mention phare associée au digital dans le programme de Marine Le Pen. Pour elle, il est important de cesser totalement l’exportation des données personnelles en dehors de l’Europe. Elle souhaite également taxer les géants du web et créer un nouvel empire, français et européen afin de ne plus dépendre financièrement et technologiquement d’acteurs numériques étrangers qui affaiblissent, selon elle, les ressources du pays.
Emmanuel Macron
Lors de son premier mandat, le Président sortant s’est positionné comme le Président du digital en créant de nombreux postes et investissant dans de nombreuses formations pour les métiers du numérique. En 2020, il déclarait dans un discours adressé aux entreprises : “La France est digitale« . Alors qu’il vise un second mandat, la proposition phare de son programme dans le digital est d’investir dans la création d’un Métaverse Européen. L’objectif, ne pas laisser trop d’avance aux Etats-Unis ainsi qu’à la Chine qui travaillent tous deux sur le sujet depuis plusieurs années. Les enjeux : protéger la cybersécurité des ressortissants européens, maîtriser l’impact environnemental de ce nouvel espace numérique mais également assurer à l’Europe une économie digitale qui ne dépendra pas des états étrangers comme c’est actuellement le cas avec les GAFAM.
Jean-Luc Mélenchon
Pour Jean-Luc Mélenchon, adepte des meetings en réalité augmentée, l’avenir sera digital et il est important de créer dès aujourd’hui, une passerelle entre le progrès et la technologie. Outre la promesse d’une égalité numérique pour tous les citoyens, le candidat de la France Insoumise souhaite une maîtrise et un contrôle des intelligences artificielles. Il entend aussi, lutter contre l’obsolescence rapide et programmée des outils informatiques qui pousse à la consommation et donc à la pollution.
Valérie Pécresse
1 million d’emplois dans le numérique d’ici à 2030, c’est LA proposition phare de Valérie Pécresse. Pour la candidate des Républicains, la création de ces emplois passera par la formation au numérique dès la seconde et guidera les nouveaux talents vers plusieurs secteurs stratégiques de l’économie française à savoir : La santé, l’énergie et les transports. De plus, comme la plupart des candidats, elle souhaite instaurer une exigence française et européenne. Son objectif, faire en sorte que 50 % des logiciels utilisés en France soient français ou européens d’ici 2027.
Fabien Roussel
Dans la ligne de mire de Fabien Roussel, candidat du Parti communiste Français, les algorithmes. Pour lui, il est important de réduire au plus vite, le pouvoir qu’ils ont sur les internautes et les consommateurs. Autre point de son programme digital, lutter contre l’ubérisation de la société, un modèle économique qui favorise l’exploitation. Il souhaite offrir aux travailleurs des plateformes digitales (livreur, préparateur de commandes,…) plus de droits et un statut de salarié.
Eric Zemmour
Pour Eric Zemmour, la clé du monde de demain passe par l’innovation numérique. Dans son programme, le candidat propose d’investir dans plusieurs secteurs du digital parmi lesquels : les intelligences artificielles, la blockchain et le Cloud. Il propose également la souveraineté française des nouvelles technologies ainsi qu’un contrôle et un renforcement de la cybersécurité tout en permettant à tous les citoyens de réaliser rapidement et sur Internet leurs démarches administratives.
Nathalie Arthaud et Philippe Poutou
Dans leurs prises de parole respectives, les deux candidats représentants de la gauche radicale se témoignent leur respect commun. Centrant tous deux leurs discours sur le peuple et la réunification des richesses plus que sur n’importe quel autre sujet, ils ont pour autre point commun de n’accorder, dans leur programme, aucune mention au digital et au numérique. Pour cette raison, nous les avons donc placés ensemble et hors catégorie. Notons cependant que Nathalie Arthaud souhaite offrir l’Internet pour tous tandis que Philippe Poutou propose d’abroger la loi HADOPI (propriété intellectuelle et téléchargement illégal) au profit d’une taxation des professionnels du numérique.